Avant toute opération de restauration ou de transport, un constat d’état est traditionnellement réalisé. Il s’agit d’une observation minutieuse de l’œuvre afin de documenter son état de conservation : défauts, altérations, usures, état des finitions, etc.
Lorsque plusieurs œuvres doivent être examinées, ce travail peut devenir long, répétitif et sujet à l’erreur humaine, même avec un œil expérimenté. Aujourd’hui, les technologies de numérisation 3D offrent une solution innovante, précise et fiable : le constat d’état numérique.
Le procédé
Je réalise la numérisation des œuvres ou mobiliers à l’aide d’un scanner 3D portatif sans fil, que je déplace autour de l’objet afin de générer un fichier 3D haute précision.
Un procédé 100 % sans contact
Un procédé 100 % sans contact :
Aucune cible n’est placée sur l’objet, aucun produit matifiant n’est utilisé. Même les vernis noirs brillants (ex. : marqueterie Boulle) peuvent être scannées.
Dans le cas d’un transport, je réalise un premier scan avant emballage, puis un second après déballage. Ces deux fichiers sont comparés informatiquement, à la manière d’un “jeu des 7 erreurs”, mais de façon automatique.
Ce procédé permet de détecter des altérations qui auraient pu être causées par le transport de l’oeuvre telles que :
- L’enfoncements ou pertes de matière (même de la
lataille d’une tête d’épingle) - Des déformations de l’ordre de 0,2 mm (soit deux épaisseurs de cheveux)
Les avantages du constat numérique
- Objectivité totale : détection automatique, sans risque d’oubli
- Fiabilité constante, même en fin de journée ou sur des lots d’œuvres
- Détection précoce de pathologies difficiles à voir ou invisibles à l’œil nu, telles que le soulèvement d’un placage ou une déformation d’un panneau, signe d’une contrainte pouvant conduire à une fente.
L’analyse de ces problèmes peut permettre la mise en place d’actions correctives ou préventives.
Dans quels contextes faire un constat d’état numérique ?
1. Surveillance de l’évolution des œuvres dans le temps
Le constat d’état numérique permet un suivi précis de la stabilité structurelle des meubles et objets d’art. Un premier scan est réalisé à une date donnée, puis un second à un intervalle défini avec le propriétaire. La comparaison automatisée des deux numérisations permet d’identifier des déformations infimes (0,2 mm), imperceptibles à l’œil nu, mais pouvant être des signaux d’alerte précoces, tels que :
- Le risque d’une fente d’un panneau
- Un début de soulèvement de placage
Grâce à ces analyses, il devient possible d’intervenir préventivement en ajustant les conditions de conservation, notamment l’hygrométrie et l’environnement de stockage, afin d’éviter toute détérioration ultérieure.
2. Constat d’état avant et après transport d’œuvres d’art
Lors du convoiement d’œuvres précieuses, nous réalisons un scan avant l’emballage, puis un second après le transport et le déballage. La comparaison automatique permet d’identifier avec précision les altérations :
- Déformation d’un panneau
- Enfoncement
- Éclat aussi minime qu’une tête d’épingle
Les livrables fournis après expertise
Si vous passez par mes services, lorsque l’analyse sera terminée je vous remettrai :
- Un rapport de comparaison complet avec cartographie couleur des écarts
- Le détail des zones impactées avec mesures de déviation précises
- Un fichier
sde scans HD - Sur demande : fichier 3D avec rendu photoréaliste
Données techniques sur le constat d’état numérique
Je suis capable de scanner avec une densité de points de 0,2 mm, c’est-à-dire un point tous les deux cheveux ! Pour certaines applications, je peux même descendre à 0,05 mm, soit l’équivalent d’un cheveu coupé en deux.
Je peux scanner assez facilement des objets d’environ 1 m³, et grâce à un assemblage successif des prises de vue, il m’est possible de numériser des œuvres encore plus grandes.
Lorsque la situation nécessite d’obtenir un scan complet (dessus et dessous), je peux procéder en deux fois et assembler les deux scans pour ne former qu’un seul fichier.
Pour des objets autour d’1 m³, je peux réaliser entre 8 et 10 scans sur une journée, le post-traitement se faisant en temps masqué.
Tout l’équipement nécessaire au scan numérique d’œuvres tient sur un chariot mobile compact de moins de 60 cm de large, facilement déployable sur site.